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République Démocratique du Congo (RDC) : Situation des Banyamulenge (Tutsi ou Banyarwanda)

Implications violentes pour la population Banyamulenge dans l’Est du pays

Journalistes et organisations internationales des droits humains rapportent que des personnes d'origine ethnique tutsi ou simplement perçues comme tutsi ou rwandaises ont fait l'objet d'hostilité, de viols et de violences de la part de miliciens comme des forces gouvernementales de la RDC , sous prétexte que ces populations feraient partie parti du mouvement M23. 

  • « Le 6 février 2023, des manifestants à Goma ont attaqué et détruit une église à Nyabushongo fréquentée par des Tutsi et des Banyamulenge […]  [Traduit de l’anglais par Asylos] »

SOURCE ORIGINALE :

« On 6 February 2023, demonstrators in Goma attacked and destroyed a church in Nyabushongo frequented by Tutsi and Banyamulenge […]  »

UN, ‘Lettre datée du 13 juin 2023, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo’, 13 juin 2023, p. 197, consulté le 27/09/2023.
 

  • « Abus à l’encontre de la communauté tutsie
    La reprise des opérations militaires par le M23, accompagnée d’exactions, a attisé la haine ethnique contre la communauté tutsie, que de nombreux Congolais du Nord-Kivu considèrent comme des partisans du groupe armé, dont le leadership est à majorité tutsi. Human Rights Watch a documenté plusieurs cas dans lesquels des personnes issues de la communauté tutsie ou simplement perçues comme étant des Tutsis ou des Rwandais ont fait l’objet d’hostilité, de menaces et d’attaques de la part de milices ethniques et des communautés qu’elles prétendent représenter. […] Une source judiciaire militaire de haut rang a indiqué à Human Rights Watch qu’au cours des derniers mois de l’année 2022, les troupes gouvernementales avaient arrêté des dizaines de villageois perçus comme étant des Tutsis ou des Rwandais et les avaient accusés de collaborer avec les rebelles du M23. « On craint des délits de faciès », a expliqué la source. « Ces gens sont des bouviers ou des cultivateurs… Il suffit d’être sans pièce d’identité pour être accusé d’être en connivence avec le M23. » Des dizaines de personnes sont toujours détenues à la prison centrale de Goma, accusées notamment de « recrutement » illégal ou d’être « infiltrées ». »

Human Rights Watch, ‘RD Congo : Les atrocités de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda’, 6 février 2023, consulté le 15/02/2023. 

 

  • « La communauté Tutsi Congolaise a accusé l'armée d'avoir attaqué des personnes d’ethnie Tutsi en RD Congo. Le soutien continu des troupes Burundaises à l'armée Congolaise contre les groupes armés Burundais et congolais au Sud-Kivu (y compris le groupe rebelle RED-Tabara dirigé par des Tutsis opposés au Gouvernement Burundais dominé par les Hutus), a alimenté les craintes au sein de la communauté Tutsi Congolaise Banyamulenge. Le 4 janvier, les chefs locaux Banyamulenge du territoire de Minembwe ont envoyé une lettre au président Burundais Evariste Ndayishimiye en sa qualité de président de la Communauté de l'Afrique de l'Est, dénonçant le nettoyage ethnique présumé de leur communauté par les forces burundaises et congolaises aux côtés des groupes armés congolais Maï-Maï. Tandis que l'armée poursuivait ses opérations contre les rebelles de langue kinyarwanda basés dans la forêt de Kibira (nord-ouest), Le 10 janvier, le ministre de la Défense, Alain Tribert Mutabazi, a organisé une réunion avec des habitants de Mabayi, dans la province de Cibitoke. Les habitants ont accusé des éléments de l'armée de collaborer avec les rebelles et se sont plaints du comportement des forces de sécurité, notamment de viols, de coups et de travail forcé de la population locale. [Traduit de l’anglais par Asylos]»

SOURCE ORIGINALE :

« Congolese Tutsi community accused military of attacking ethnic Tutsi in DR Congo. Burundian troops’ continued support to Congolese army against Burundian and Congolese armed groups in South Kivu (including Tutsi-led RED-Tabara rebel group opposing Burundi’s Hutu-dominated govt), fuelled fears among Congolese Tutsi Banyamulenge community. Local Banyamulenge chiefs from Minembwe territory 4 Jan sent letter to Burundian President Evariste Ndayishimiye in his capacity as chair of East African Community, denouncing alleged ethnic cleansing of their community by Burundian and Congolese forces alongside Congolese Maï-Maï armed groups. Locals accused military of inflicting degrading treatment on local population. As military continued operations against Kinyarwanda-speaking rebels based in Kibira forest (north west). Defence Minister Alain Tribert Mutabazi 10 Jan hosted meeting with residents in Mabayi, Cibitoke province; residents accused army elements of collaborating with rebels and complained about behaviour of security forces, including their raping, beating and coercing labour from local population.»

International Crisis Group, CrisisWatch 2023 – January Trends and February Alerts, janvier 2023, consulté le 10/02/2022.
 

  • « L'AFP a interviewé six Tutsis congolais récemment arrivés à Goma, pour la plupart de Kitschanga dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu. Cinq ont déclaré avoir fui les menaces de mort des milices. "Ça me fait mal", a déclaré la femme tutsie de 55 ans, qui a expliqué que tous ses proches étaient congolais mais que ses enfants étaient accusés d'être rwandais à l'école. "Nos enfants nous demandent : Qu'est-ce que le Rwanda ?"
    Coupez -vous le nez. 
    Le sentiment d'injustice est largement partagé. Une femme tutsie de 36 ans ayant également fuit récemment vers Goma, mère de deux enfants, a déclaré à l'AFP qu'elle voulait les mêmes droits que tout le monde. Elle jouait nerveusement avec son alliance en décrivant pourquoi elle avait quitté Kitschanga. "Les miliciens remarquent votre nez et menacent de vous le couper avec un couteau", a-t-elle déclaré. Les Tutsis sont souvent stéréotypés comme ayant le nez droit. La femme - parlant la langue kinyarwanda, langue maternelle des Rwandais ainsi que de nombreux Tutsis et Hutus congolais - a déclaré que des miliciens avaient également pillé sa maison après sa fuite. "Ils disent que chaque Tutsi est un M23", a-t-elle déclaré. "C'est terrible." [Traduit de l’anglais par Asylos]»

SOURCE ORIGINELE : 

« AFP interviewed six Congolese Tutsis who had recently arrived in Goma, mostly from Kitschanga in North Kivu's Masisi territory. Five said they had fled death threats from militias. "It hurts me," said the 55-year-old Tutsi woman, who explained that all her relatives were Congolese but her children were accused of being Rwandans at school. "Our children ask us: What's Rwanda?"
Cut off your nose. 
The sense of injustice is widely shared. A 36-year-old Tutsi mother of two, who'd also recently fled to Goma, told AFP she wanted the same rights as everyone else.

She fiddled nervously with her wedding ring as she described why she left Kitschanga. "Militiamen notice your nose and threaten to cut it off with a knife," she said. Tutsis are often stereotyped as having straight noses. The woman -- speaking in the Kinyarwanda language native to Rwandans as well as many Congolese Tutsis and Hutus -- said militiamen also looted her home after she fled. "They say every Tutsi is an M23," she said. "It's terrible’ »

RFI /APF, ‘DR Congo Tutsis face threats, prejudice amid rebel crisis, 14 Decembre 2022’, décembre 2022, consulté le 09/02/2023. 

 

  • « ‘La violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante de la haine et à la violence à grande échelle qui ont amené à un génocide par le passé", a-t-elle déclaré [Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale pour la prévention du génocide]. Sa visite faisait suite à une mission de son bureau qui a établi que les indicateurs et les déclencheurs contenus dans le cadre d'analyse des atrocités des Nations Unies étaient présents en RDC, notamment la diffusion de discours de haine et une absence de mécanismes indépendants pour y faire face ; politisation de l'identité; la prolifération des milices locales et autres groupes armés dans le pays; des attaques généralisées et systématiques, y compris des violences sexuelles, contre les Banyamulenge en particulier sur la base de leur appartenance ethnique et de leur loyauté présumée aux pays voisins; ainsi que des tensions intra-communautaires. [Traduit de l’anglais par Asylos] »

SOURCE ORIGINALE :
« “The current violence is a warning sign of societal fragility and proof of the enduring presence of the conditions that allowed large-scale hatred and violence to erupt into a genocide in the past” she [Alice Wairimu Nderitu, Special Adviser on the Prevention of Genocide] said. Her visit followed a technical-level mission by her Office that established that indicators and triggers contained in the UN Framework of Analysis for Atrocity Crimes were present in DRC including; dissemination of hate speech and absence of independent mechanisms to address it; politicization of identity; proliferation of local militias and other armed groups across the country; widespread and systematic attacks, including sexual violence, against especially the Banyamulenge on the basis of their ethnicity and perceived allegiance with neighboring countries; and intergroup tensions. »

UN, ‘Statement by Alice Wairimu Nderitu, Special Adviser on the Prevention of Genocide, condemning the escalation in fighting in the Democratic Republic of Congo (DRC)’, 30 novembre 2022, consulté le 13/02/2022