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République Démocratique du Congo (RDC) : Situation des Banyamulenge (Tutsi ou Banyarwanda)

Relocalisation interne à Kinshasa

Le HCR ainsi que d’autres acteurs humanitaires cités ci-dessous s’inquiètent de la sécurité alimentaire des personnes déplacées internes par le conflit dans l’est du pays, au nombre de plus de 5,8 millions selon le HCR. Les affrontements violents entre groupes armés et armée officielle étant toujours en cours, l’agence onusienne s’est positionnée en défaveur d’un retour des personnes déplacées dans les zones affectées par le conflit. Le HCR considère également la relocation interne comme non appropriée, à moins que le demandeur d’asile ait des liens forts et préexistants avec la zone de réinstallation proposée. L’HCR souligne aussi la différence entre le rapatriement volontaire et le retour forcé, et invite à la prudence dans l’évaluation des cas individuels. Selon une source citée par le Service d’immigration danois, les Banyamulenge sont discriminés à Kinshasa et, après la détérioration des relations entre la RDC et le Rwanda, il y a eu des attaques à Kinshasa contre les Banyamulenge.

  • « Aperçu de l'insécurité alimentaire aiguë en République Démocratique du Congo (RDC)

Environ 26,4 million de personnes en République démocratique du Congo (RDC) souffrent des niveaux élevés d'Insécurité Alimentaire Aiguë (Phase 3 ou supérieure de l'IPC). […]Sur 185 zones analysées, 124 sont en ‘Crise’ (Phase 3 de l'IPC). 138 de ces zones sont rurales et 47 sont urbaines (y compris la capitale Kinshasa). […] La RDC compte le plus grand nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire au monde, en raison d'une combinaison de facteurs, notamment des conflits, de l'augmentation du prix des produits alimentaires et le coût de transports, ainsi que l'impact continu de la pandémie de COVID-19 et d'autres épidémies. La crise alimentaire prolongée du pays est aggravée par l'un des conflits armés les plus longs au monde avec des forces armées associées à des forces étrangères qui continuent de se battre intensément dans les territoires de l'Est. L'analyse des projections pour janvier - juin 2023 indique une légère diminution (par rapport à juillet - décembre 2022), avec 24,5 million de personnes dans 107 zones susceptibles d'être en phase IPC 3, ‘Crise’ ou plus sévère.’ [Traduit de l’anglais par Asylos] »

SOURCE ORIGINALE: 

« Overview of Acute Food Insecurity in the Democratic Republic of Congo (DRC)

Approximately 26.4 million people in the Democratic Republic of the Congo (DRC) are experiencing high levels of Acute Food Insecurity (IPC Phase 3 or above). […] Of the 185 areas analyzed, 124 are in Crisis (IPC Phase 3). 138 of the areas are rural and 47 are urban (including municipalities in the capital city of Kinshasa). […] The DRC has the largest number of food insecure people in the world, resulting from a combination of factors including conflict, increased food prices and transportation costs, as well as the ongoing impact of the COVID-19 pandemic and other epidemics. The country's protracted food crisis is compounded by one of the world's longest-running armed conflicts with armed forces associated with foreign forces that continue to fight intensely in the eastern territories. Analysis of the projections for January – June 2023 indicates a slight decrease (compared to July – December 2022), with 24.5 million people in 107 areas likely to be in IPC Phase 3, Crisis or higher[…].»

The Integrated Food Security Phase Classification (IPC), Democratic Republic of the Congo: Acute Food Insecurity Situation July - December 2022 and Projection for January - June 2023, juin 2023, consulté le 11/03/2023

 

  • « GENÈVE **- Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est très préoccupé par le sort des centaines de milliers de personnes qui fuient leurs foyers dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en raison des violents affrontements entre des groupes armés non étatiques et les forces gouvernementales. Rien qu'en février, près de 300 000 personnes ont fui les territoires de Rutshuru et de Masisi dans la province du Nord-Kivu. […] La RDC connaît la plus grande crise de déplacement interne en Afrique, avec 5,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, principalement dans l’est du pays. Elle accueille également plus d’un million de réfugiés en provenance des pays voisins. »

HCR, ‘Le HCR s’inquiète du sort de centaines de milliers de personnes déplacées par le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo’, 10 mars 2023, consulté le 15/05/2023

 

  • « 27. De plus, le HCR ne considère pas qu'il soit approprié pour les États de refuser la protection internationale aux personnes originaires des zones affectées sur la base d'une possibilité de fuite interne présumée vers d'autres parties de la RDC, à moins que le demandeur ait des liens forts et préexistants avec la zone de réinstallation proposée. Au minimum, ces liens doivent comprendre la capacité de parler la langue locale, ainsi que l'existence d'une famille ou d'autres liens importants dans la région en question. La personne concernée doit également être en mesure d'obtenir les documents nécessaires pour lui permettre de s'installer et de se déplacer librement dans la zone de relocalisation proposée, afin de ne pas être exposée à un risque de détention arbitraire. »

HCR, ‘Position du HCR sur les retours dans le Nord-Kivu, Lle Sud-Kivu, l'Ituri et les zones adjacentes de la République Démocratique du Congo affectées par le conflit et la violence en cours - Mise à jour iii’, novembre 2022, p. 31-32, consulté le 10/02/2023
 

  • « Il y a également des facteurs de risque potentiels attribués à l'origine ethnique ou régionale d'une personne à Kinshasa. L'organisation humanitaire internationale en RDC a déclaré que toute personne perçue comme étant associée au Rwanda serait confrontée à une discrimination sévère dans toutes les parties de la société. En outre, la source a souligné que cette discrimination à l'encontre des Rwandophones se produisait dans toute la RDC. Le professeur Bazonzi a expliqué que la communauté rwandophone de la RDC est perçue comme une communauté étrangère qui a des difficultés à s'intégrer dans la société congolaise. Ainsi, toute personne appartenant aux groupes ethniques Banya (Banyamulenge, Banyarwanda) ainsi que les Hutus et les Tutsis risquent d'être discriminés et harcelés, selon l'organisation humanitaire internationale en RDC. Les groupes ethniques Banya ont migré aux dix-huitième et dix-neuvième siècles vers ce que l'on appelle aujourd'hui la province du Sud-Kivu. [...]

Cette augmentation des discours de haine a entraîné une augmentation des attaques contre les personnes rwandophones en RDC, notamment à Kinshasa. [Traduit de l’anglais par Asylos]»

SOURCE ORIGINALE :

« There is also potential risk factors attributed to one’s ethnic or regional background in Kinshasa. The international humanitarian organisation in the DRC stated anyone perceived associated with Rwanda would face harsh discrimination in all parts of society. Moreover, the source stressed that this discrimination against Rwandaphone people happens all across the DRC. Professor Bazonzi explained the Rwandaphone community in the DRC is perceived as foreign that has difficulties integrating into Congolese society. As such, any person belonging to the Banya ethnic groups (Banyamulenge, Banyarwanda) as well as Hutus and Tutsis are at risk of being discriminated against and harassed, according to the International humanitarian organisation in the DRC. The ethnic Banya groups migrated in the eighteenth and nineteenth centuries to what is known today as the South Kivu province. [...]

This increase in hate speech has resulted in an increase in attacks on Rwandaphone people in the DRC, including in Kinshasa. »

Service d’immigration danois, ‘Brief Report: Democratic Republic of the Congo – Socioeconomic conditions in Kinshasa’, pp. 13, 40-41, octobre 2022, consulté le 29/09/2023